PRELUDE
L'heure de la Retraite a sonné. Debout c'est l'heure! Bon, on va pas tarder!
_ La retraite de Russie, Grande Catherine! ... Non, sérieux, qu'allez-vous faire ? Vous angoissez pas ? Comme vous allez nous manquer! Une retraite heureuse, bien méritée! ... Et financièrement vous allez vous en sortir ?
_ Vous n'allez pas un peu faire des trucs ?... des remplacements ?...
_ Faut vous occuper, active comme vous êtes !... Toutes vos compétences ?...
_ Vous avez bien une idée ?
_ Quelles sont vos impressions ? Ça vous fait quoi ?
_ ... Tout ce temps !... Vous viendrez nous dire bonjour!
_ ... Profiter de vos petits-enfants...
_ ... Voyager... Jardiner ... faire des choses à votre rythme...
_ ... Le tout, c'est d'avoir des projets...
_ ... C'est vrai, y'a des gens que ça angoisse...
_ ... Vous êtes jeune, encore !...
Un début, une délivrance, du temps...
Il y aura même des jours où je ferai: RIEN!
Même pas peur! Enfin !... la joie troublante de la liberté!
Déformée par le travail gagne-pain
Le travail : un statut, un passeport, un palliatif, un faux-semblant, un cache-misère, un alibi, une fuite, un évitement, un leurre, un déguisement, une planque, une gâche, un bouclier, une retenue, un faux-ami
Où est l'art ? L'art de vivre. L'art d'oser.
L'art a un prix. L'art est cher car l'art n'a pas de prix. Y aura-t-il un prix à payer ?
Le travail, c'était tout juste bon pour les esclaves
A quoi occupaient-ils leur journée, ces hommes libres et démocrates ? Eh bien, après les massages et la gymnastique, ils allaient aux thermes.
L'après-midi, la res publica les faisait discourir sur l'agora. Et jusqu'à tard dans la soirée, ils partageaient des agapes allongés sur des divans en buvant du vin dans des coupes avec des éphèbes, avant de rentrer chez la matrone.
Et les matrones alors ? D'abord, les matrones n'étaient pas des hommes libres...
Alors ? Alors, j'ai tout à inventer. Il n'y a pas de modèle pour chercher, voir et jubiler
Ca se passe comment avant de faire de vieux os, le soir à la chandelle ?